Le blog, invention caractéristique de notre temps. Tout le monde il est beau, tout le monde il est auteur… Ma vie mérite d’être étalée, mon talent d’éclater au grand jour.
Toute l’ironie du principe réside en une phrase: « personne ne me lira mais tout le monde pourra me lire ! ». Le lecteur reste anonyme, la critique inexistante. Je me berce de doux mensonges. Mon blog est lu est relu, je suis le nouvel auteur à la mode.
Je suis nul. Bassesses à but attractif, je teste tout-à-tour la provoc’ facile, le sentimentalisme exacerbé, le brumeux pompeux. J’ai trouvé ma vocation, je serai bloggeur incompris papa ! Mais l’incompréhension n’est elle pas le dernier rempart de l’auteur moderne face à la médiocrité des masses ?
Observez cette dernière phrase, mélant clichés et métaphores. Je déteste ce travers et je l’affectionne tellement. Masturbation intellectuelle ? sans-doute mais quel plaisir ! Un peu d’indulgence, je débute…
Comment vous faire rester ? Comment suciter l’intérêt ? Ma vie, c’est bien peu, la romancer, c’est mieux ! Le vrai est spectacle et je ne vous connais pas. Rien à déméler, tout est imbriqué. Essaye encore. Reviens. Reste un peu…