Le doute est salvateur. Rien ne m’effraie plus qu’une vérite absolue. Au contraire plus une affirmation se réclame d’être seule vérité possible, plus je l’examine et tente de la remettre en question.
La confiance est motrice. Rien n’est plus paralysant que de ne pas croire au motif de ses actions. Pour être efficace, l’acte se doit d’être réalisé dans la conviction.
Si seule une confiance assurée peut motiver l’action et si toute croyance doit être systématiquement mise en doute, il devient légitime de ne rien faire. Mais je ne me sens pas fait pour l’immobilisme. J’ai besoin de me lancer, d’échouer, de recommencer, de croire en l’aboutissement de mes actions.
Dans le même temps, j’ai aussi besoin de croire que demain peut m’apprendre à penser autrement, à remettre ainsi mon système de valeurs en question. Toute la valeur de mes actes est ainsi subordonnée à une justification temporaire et, sans doute, réfutable.
C’est je pense là que réside le génie de la faiblesse humaine : pouvoir s’investir avec force et passion dans un coup d’éclat à la motivation provisoire, savoir oublier le passé et l’avenir pour se concentrer sur la futilité du moment. Seul un tel mélange d’oubli et de mensonges éhontés permet en effet l’action, l’évolution, la vie.