On me joint à la partie : trouver 7 mots qui retiennent notre attention, les présenter ici, je vais jouer le jeu !
chuchoter (ou murmurer) : comment rester de marbre face à ces mots si doux ? ces mots qui s’expriment, qui jouent de leur sonorité pour mieux s’imager… quel plaisir littéraire serait réellement comparable à celui de prononcer « chuchoter » en chuchotant ?
pétarader : à l’autre extrémité des mots doux cités au dessus, je suis tout également conquis par les mots secs, violents qui, là encore, apportent leur sonorité à l’image ! Parmi ceux-là, le mot « pétarader » (« Faire une série de détonations, de bruits secs et violents » d’après le TLFi) me plaît tout particulièrement, j’ignore pourquoi… proche de celui-ci j’aime à retrouver dans mes lectures le parler argotique. Celui qui flaire bon le polar populaire, la série noire poisseuse. Je pense à des mots comme « pekin » (pour un passant), « alpaguer » (pour arréter), « espingouin » (pour espagnol), « eustache » (pour couteau), « pétard » (pour un pistolet), « mettre au parfum », etc. Ça donne envie d’aller lire du Manchette ou du Malet non ? illustré par Tardi ou pas 🙂
apopathodiaphulatophobie : comme les noms de collectionneurs, ceux des peurs (phobies) forment une jolie galerie de mots bizarres, à rallonge et sans qu’on ne puisse entrevoir d’où proviennent toutes ces syllabes. Parmi ceux-là, j’avais repéré une fois l’apopathodiaphulatophobie ou « peur de la constipation », non pour sons sens mais pour pouvoir le ressortir en société (à prononcer très vite pour aider l’effet). Donc pas de raison de se priver de le placer ici !
salmigondis : au sens propre, « ragoût constitué de différentes viandes réchauffées », au sens figuré, « assemblage disparate, mélange confus de choses ou de personnes ; ramassis d’idées, de paroles ou d’écrits formant un tout disparate et incohérent » (déf. TLFi). Mais où vont-ils chercher tout ça ?? Fait partie des jolis mots parce que tordus, peu usités.. à ranger avec « élucubrations »…
cruciverbiste et verbicruciste : parmi les bizarreries (attachantes einh !) de la langue française, j’affectionne tout particulièrement cette paire de mots autour des mots (« verbes »)-croisés. Le premier pour les amateurs du jeu et le second pour ses auteurs ! Vous le saviez ?
obnubiler : il fait partie de ces mots que j’aimerai employer mais dont je doute trop de l’orthographe pour oser. A force de lire trop vite, je ne retiens que la forme du mot et j’en mélange les syllabes.. Ainsi je dis « obnibuler » ou « déceper » (pour « dépecer ») ou « sillybin » (pour « sibyllin ») sans réussir à me corriger… On a tous ses mots pièges apparemment ! 🙂
rébarbajoie : mot-valise exprimé malgré moi un soir de fatigue… J’aime aussi beaucoup les sonorités provoquées par le mots-valises (on appelle « mot-valise » un mot formé par le télescopage de deux mots pour n’en former qu’un seul comme dans « photocopillage » ou « adulescent » par exemple)… Je me sens obligé de citer ce fameux « alcoolyte » (compagnon de boisson).
Brr Tchi Poum ! : plus qu’un mot, c’est un cri de guerre, allez comprendre !
Oui ça fait 8 et alors ?