Depuis ma découverte, il y a bientôt un an, et demi du phénomène dit des « blogs » j’ai eu le temps de changer plusieurs fois d’avis à leur sujet. Tout a été dit; simplement je suis revenu de ma première phase d’excitation et mes différentes expériences avortées le prouvent. Ce qui me surprend le plus dans la naissance et la formidable explosion du phénomène est la capacité de chacun à éspérer/croire/savoir mériter l’attention. Affirmation jamais réellement démentie par la nature anonyme du lectorat d’un blog.
Je le disais, j’ai moi même parfois partagé cette idée. Idée parfois louable, souvent naïve mais ceci même fait sa force et explique l’engouement général. Phénomène qui je crois ne s’arréte pas aux blogs mais inclut plus généralement la généralisation des moyens d’expression et la crédibilisation d’un « 1 individu = 1 auteur ». Phénomène intéressant et révélateur sur le besoin humain de reconnaissance.
Pourtant je suis incapable de croire sur le long terme à l’honnêteté d’une telle entreprise. Passé les premiers messages, je tombe systématiquement en arrêt devant la vacuité/vanité de la démarche. Et mon entrain m’accompagne dans la chute.
J’ai longuement réfléchi pour savoir si je fermais cet endroit d’expression. La conclusion logique de ce qui précède plaide en effet ainsi. Pourtant je compte le maintenir ouvert et même – arrogance des premiers efforts – l’alimenter plus fréquemment. Pourquoi ? Parce que j’aime écrire et qu’écrire pour être (potentiellement) lu m’oblige une « rigueur » que je n’aurai peut-être pas sans. Parce que l’écriture a des vertus thérapeutiques moins chères qu’une analyse. Parce que j’ai le droit de conserver le secret espoir de trouver dans l’assistance quelqu’un qui me comprenne. Parce que celà peut sans doute aider les gens qui me connaissent à me comprendre. Parce que de là peut naitre le dialogue. Par prétention, par abandon. Par ignorance, par paresse. Par inconscience.. Parce que j’en ai envie sans avoir réellement d’en comprendre la raison..
Je risque d’y être trop expensif, pédant malgré moi, rechercher parfois la figure de style là ou j’aurai préféré livrer un peu de moi même. Je n’en suis pas forcément fier mais je ne m’en excuse pas.